Présentation

Du 24 au 26 octobre, à l’Espace Magnan et à la Villa Arson, se tiendra la seconde édition du colloque international sur les Réemplois contemporains du film amateur, dans le cadre du programme de recherche REC.forward, porté par le Laboratoire Interdisciplinaire Récits, Cultures et Sociétés (LIRCES) de l’Université Côte d’Azur.

Ces trois journées s’inscrivent dans la continuité de la première édition, qui s’est déroulée en octobre 2022. Chercheurs, artistes et archivistes ont croisé leur regard et leur réflexion pour, d’une part, identifier les différents acteurs impliqués dans des travaux de réappropriation de ces images singulières et, d’autre part, interroger les différentes intentionnalités qui président à ces gestes de décontextualisation/ recontextualisation du film amateur dans des œuvres secondes. Cette réflexion pluri et interdisciplinaire a permis de faire se rencontrer les enjeux propres au réemploi de matériaux audiovisuels et ceux du film amateur, dans son histoire et ses évolutions les plus récentes, en tenant compte des nouvelles modalités numériques de mise à disposition et/ou de production qui en favorisent les réappropriations plurielles. Ces échanges ont donné lieu à une publication dans le numéro 26 de la revue Cahiers de Champs visuels (septembre 2023).

Cette seconde édition entend poursuivre cette réflexion en interrogeant plus particulièrement le concept de mémoire, par un aller-retour conceptuel et critique entre mémoire individuelle et mémoire collective. Rappelons que le film amateur et l’acte de réemploi entretiennent, de manière presque consubstantielle, une relation évidente et paradoxale avec la notion de « mémoire », mais aussi des champs ou objets d’interrogation connexes (temporalités narratives plurielles, souvenirs visuels et affects, techniques mémorielles, documents et archives comme sources de l’histoire et de la micro-histoire, mémoires officielles et mémoires de la marge, oubli et politiques de l’oubli, phénomènes contemporains de patrimonialisation, construction d’identités et sentiments d’appartenances, politiques mémorielles, récits à la première personne, etc.). Dans le contexte de ses réappropriations aux intentions nouvelles, le film amateur, longtemps tenu hors de l’espace public, ferraille contre les narrations mémorielles souvent verticales et interroge également notre mémoire audiovisuelle en devenir. Cette réflexion associera de nouveau des universitaires, des archivistes et des artistes, français et étrangers, pour interroger d’un point de vue théorique et critique, mais également pratique et appliqué, les réemplois contemporains du film amateur, au prisme de la mémoire individuelle et de la mémoire collective.

En parallèle de ces échanges scientifiques, des projections de films seront organisées toute la semaine en soirée, du 23 au 28 octobre, dans plusieurs lieux niçois et monégasque, et en partenariat avec plusieurs acteurs locaux, nationaux et internationaux, pour faire connaître la diversité de ces propositions artistiques au grand public.